Un parent sur deux reconnaît être mal informé sur les conséquences des troubles de l’audition pour l’enfant, ainsi que sur les symptômes et sur les moyens de dépistage. Pourtant, les enfants sont sujets à des maladies qui les exposent à des problèmes auditifs.
Attention à l’otite séreuse
L’otite, maladie très courante chez les enfants, est une infection ou inflammation de l’oreille. Elle se manifeste par des maux d’oreilles et parfois un écoulement de pus, si le tympan est perforé. Si l’otite n’est pas correctement soignée, elle peut se transformer en otite séreuse, du fait de l’accumulation de liquide dans l’oreille moyenne, derrière le tympan. L’otite séreuse est très courante chez les enfants, particulièrement vers 4 ans, même si un enfant sur deux a déjà eu une otite séreuse à ses un ans. Les enfants qui fréquentent des crèches, qui sucent leur pouce ou une tétine seraient plus exposés à cette maladie.
Elle guérit généralement seule, mais dans le cas contraire, peut entraîner des troubles graves allant jusqu’à la surdité. C’est pourquoi un dépistage et un suivi régulier sont indispensables. En cas de doute, il est impératif de consulter un pédiatre ou un ORL. L’otite séreuse est d’autant plus difficile à repérer qu’elle est asymptomatique et que l’enfant ne ressent pas, ou peu, de maux d’oreille. C’est donc souvent des problèmes de langage et de développement de l’enfant qui suggèrent cette maladie. Une tympanométrie peut éventuellement dépister une otite séreuse.
Pour traiter une otite séreuse, il faut nettoyer la trompe d’Eustache, conduit reliant l’arrière-nez à l’oreille moyenne, bouchée par le liquide séreux. Cela passe généralement par des anti-inflammatoires et est efficace dans les 3 mois. Pour les cas plus sévères, une opération chirurgicale peut être justifiée, afin de poser un aérateur transtympanique appelé couramment « yoyo ».
Le dépistage des problèmes auditifs de l’enfant
Selon une récente étude (1), les parents seraient mal informés sur les éventuels problèmes auditifs de leur enfant. Le contrôle de l’audition est moins fréquent que celui de la vue ou de la dentition, puisque seulement un tiers des enfants entre 0 et 11 ans ont bénéficié de plus d’un examen auditif, contre la moitié pour la dentition, par exemple. Dans la majorité des cas, ces examens auditifs sont pratiqués par la médecine scolaire. Ils sont plutôt réguliers dans les petites classes, mais de-viennent moins suivis à partir du collège.
Pourtant, le dépistage de problèmes auditifs peut être réalisé dès la naissance grâce à des tests rapides et sans douleur. D’ailleurs, depuis 2012, le dépistage de la surdité néonatale est systématiquement réalisé à la maternité.
Quelques signes peuvent alerter sur une éventuelle perte auditive tels qu’un retard de langage, des difficultés d’apprentissage, un enfant très agité ou au contraire trop calme.
Le dépistage passe par plusieurs examens :
– l’audiométrie tonale : le spécialiste fait entendre à l’enfant différents sons à différentes fréquences, ce qui lui permet de mesurer le seuil auditif de chaque oreille. C’est le test le plus courant.
– l’audiométrie vocale : l’enfant doit répéter des mots simples et familiers. Ce test permet de déceler des surdités moyennes ou sévères.
Il est primordial d’être vigilant et de réagir au plus tôt, car si le déficit auditif est décelé avant l’acquisition du langage, ses conséquences peuvent être amoindries.(1) enquête IPSOS et CGI pour Audika, février 2013