Plusieurs sujets ont été abordés par l’enquête que l’association Journée nationale de l’audition (JNA) a menée auprès des Français à l’occasion de sa 17ème campagne: l’hyperacousie, les acouphènes, la santé auditive … Cette enquête menée en partenariat avec l’institut Ipsos et le Crédit Agricole avait pour objectif d’attirer l’attention des pouvoirs publics et du grand public sur la gravité de la pathologie nommée acouphènes. Le sondage a été réalisé en ligne, du 10 au 17 février 2014, auprès de 900 personnes, échantillon représentatif de la population française âgée de 16 à 75 ans.L’association a dévoilé les résultats de l’enquête lors d’une conférence de presse: c’est l’acouphène qui l’a emporté pour être le sujet principal de cette 17ème édition.
Les Français sont conscients de l’importance de la santé auditive
Le premier constat révélé par l’enquête était la place importante qu’occupe la santé auditive chez les Français : la perte des capacités auditives occupe en effet la quatrième position de leurs inquiétudes concernant la santé (la perte d’autonomie, la perte des capacités visuelles et être victime d’un AVC occupent les trois premières positions).
Entre 81 % à 89 % des Français, selon l’enquête, considèrent que la limitation des capacités auditives a un impact sur la vie sociale, les capacités scolaires, le moral et l’anxiété ou encore les capacités de travail. Les sondés ont montré une prise de conscience aiguë de la nécessité de protéger le capital auditif face à des expositions sonores élevées (travail, baladeur, concert, MP3), qu’ils désignent comme causes principales de la perte des capacités auditives (88 %).
L’association a ajouté un nouveau support à la disposition du public à l’occasion de sa campagne 2014 : un conte initiatique adressé aux enfants leur expliquant l’importance de préserver son capital auditif. Les enfants, les parents ainsi que les professionnels de la petite enfance peuvent désormais bénéficier de ce nouveau support qui encourage la prévention de l’audition, le conte est intitulé «La fabuleuse découverte de Tintamarre ».
Les acouphènes plus connues par les Français que l’hyperacousie
L’acouphène et l’hyperacousie sont reconnues comme deux pathologies ORL. Toutefois, les Français semblent plus inquiets par les acouphènes, la majorité d’entre eux n’ont jamais entendu parler d’hyperacousie !
François de Sars, directeur général adjoint de l’institut Ipsos Marketing, qui a présenté l’enquête a affirmé que la moitié des personnes interrogées ont ressenti ou ressentent des « sifflements ou bourdonnements dans l’oreille », caractéristiques de l’acouphène. Il va plus loin en indiquant que le pourcentage s’élève chez les plus jeunes à savoir les personnes âgées de 16-35 ans (55% contre 44 % chez les 50 ans et plus). Mais Pascal Foeillet, ORL et secrétaire général de l’association JNA, tient à préciser face à ce chiffre inquiétant qu’ « Il existe une différence entre ressentir des acouphènes et en souffrir ».
Les sondés ayant déclaré souffrir des acouphènes attribuent ce phénomène à un trauma sonore (activités de loisir ou bruit au travail), 88 % d’entre eux ont particulièrement accusé la musique amplifiée. Toutefois, la vice-présidente de l’association JNA et présidente de France Acouphènes, Roselyne Nicolas a indiqué que « Les acouphènes n’ont pas tous pour origine un trauma sonore. Une multitude de causes peuvent donner des acouphènes : un choc émotionnel, des médicaments ototoxiques, des problèmes de cervicales, de mâchoires, etc. ».
La non prise en charge d’un grand pourcentage des personnes atteintes d’acouphènes reste le problème majeur de ces patients. En fait, il n’existe aucun traitement pour guérir les acouphènes mais plutôt des approches pour les soulager : un traitement médicamenteux, une aide auditive… Martine Ohresser, ORL et ex-présidente de l’Association française des équipes pluridisciplinaires en acouphénologie (Afrépa) reconnaît que « Pendant longtemps, les plaintes des patients acouphéniques n’ont pas été suffisamment prises en compte, Mais des progrès ont été réalisés dans ce domaine. Il existe aujourd’hui en France une trentaine d’équipes pluridisciplinaires spécialisées dans leur prise en charge. »
L’enquête a également révélé que -contrairement à l’acouphène- l’hyperacousie est beaucoup moins connue de la population française : contre 88% des sondés qui connaissaient le terme d’acouphène seuls 29 % des sondés connaissaient celui d’hyperacousie. 27 % des sondés, appartenant à toutes les classes d’âges, ont toutefois ressenti ou ressentent une intolérance à des bruits faibles ou tolérés par les autres.