Il semblerait que les appareils auditifs soient bientôt accessibles au grand public. En effet, le Conseil d’État a confirmé le 29 juin dernier que certains appareils auditifs préréglés pouvaient désormais être proposés en pharmacie.
Des appareils adaptés à tous les troubles auditifs
Si jusqu’à présent, on ne pouvait se procurer les appareils auditifs qu’auprès des audioprothésistes, il est désormais possible d’en trouver en pharmacie. Cette nouvelle mesure a été adoptée par le conseil d’État et elle vient à point si l’on sait que la demande est de plus en plus élevée. D’après l’Organisation mondiale de la santé, il semblerait que près de 360 millions de personnes dans le monde souffrent de déficience auditive incapacitante. Avec les bons appareils auditifs et autres implants cochléaires, il est possible de réduire leurs troubles, mais malheureusement, peu de personnes choisissent de s’équiper de solutions auditives.
Si les audioprothésistes diplômés étaient les seuls à pouvoir proposer des solutions auditives jusqu’à présent, c’est parce qu’ils sont les seuls à pouvoir évaluer le niveau de surdité des patients et à proposer l’appareil auditif le plus adapté à ces derniers. Ils sont également les seuls à pouvoir effectuer les réglages en fonction de chaque déficience auditive.
Des solutions auditives désormais disponibles en pharmacie
Le 29 juin dernier, le Conseil d’État a confirmé que les assistants d’écoute préréglés sont désormais disponibles en pharmacie et ainsi, accessibles à toutes les personnes souffrant de troubles auditifs légers. Il convient de rappeler que les assistants d’écoute se réfèrent à des dispositifs médicaux de faible puissance (20 décibels) et ne requièrent pas de réglages par un professionnel. Ils ne sont pas non plus remboursés par la sécurité sociale puisqu’ils sont définitivement moins chers, mais restent remboursables par certaines mutuelles. En effet, les assistants d’écoute sont proposés à environ 300€ l’unité alors que les solutions auditives classiques sont proposées à plus de 1500 €.
Pour ne pas induire les gens en erreur, le Conseil d’État rappelle dans son communiqué que les assistants d’écoute ne sont pas des aides auditives. Les aides auditives ne doivent être partagées que par les audioprothésistes et les personnes qui souffrent de troubles auditifs doivent impérativement consulter un audioprothésiste avant de penser à s’équiper d’appareils dédiés.
Une mesure contestée par l’UNSAF
L’arrêté du ministère de la Santé du 13 août 2014 autorise le commerce en pharmacie des appareils auditifs préréglés qui corrigent les troubles auditifs. Il est intéressant de rappeler que le syndicat des audioprothésistes Unsaf avait saisi un arrêté ministériel pour contester cette mesure, mais en vain. En effet, la requête de l’Unsaf a été rejetée par la plus haute juridiction administrative.
Les fabricants d’assistants auditifs tels que la société Sonalto et le groupe Urgo qui distribuent ce type d’appareils auditifs auprès de 5 000 pharmacies partenaires en France se réjouissent de la nouvelle, car ils y trouvent leur compte. Dans un communiqué, le groupe Urgo a déclaré que cette mesure vient à point si l’on sait l’enjeu que représente la perte naturelle de l’audition qui vient avec l’âge et la difficulté des patients à s’équiper d’aides auditives.