Une équipe de six étudiants nancéiens vient de concevoir un outil révolutionnaire : le Hand’speaker ; une invention qui « fera parler les sourds et muets ». Pourtant, le projet qui a raflé tous les prix d’innovation est d’une simplicité déconcertante : des gants et une application !
Un gant avec des capteurs de mouvement pour traduire la langue des signes
L’outil conçu par les jeunes étudiants se compose d’un gant et d’une application qui permettent de transcrire le langage des signes en mots et phrases sur l’écran d’une tablette ou d’un smartphone. Un signal est envoyé au smartphone ou à la tablette grâce aux capteurs positionnés sur le gant numérique, les mouvements sont par la suite analysés et retranscrits vocalement par un boitier.
L’ambition des concepteurs ne s’arrête pas là : ils prévoient de remplacer les fils extérieurs qui relient les capteurs reliés au boitier central et de faire fonctionner le gant sans fils, par Bluetooth. Ainsi, les mouvements seront remplacés par des paroles via un système de synthèse vocale.
Les outils inventés par le groupe sont vraiment révolutionnaires dans le sens où ils s’adaptent aux différentes amplitudes des mouvements des utilisateurs, chose qui garantit une retransmission sans fautes du langage de signes en paroles. Les capteurs posés à des endroits stratégiques assurent une « traduction » parfaite.
Réduire le taux de chômage des personnes atteintes de surdité sévère
Hand’speaker a été spécialement conçu pou faciliter la vie de plusieurs milliers de personnes sourdes , malentendantes ou muettes. Le responsable communication de Hand’speaker, Tracy Rival, tient à préciser que l’objectif principal de ce projet est de « réduire le taux de chômage des personnes atteintes de surdité sévère en favorisant leur insertion professionnelle ».
De sa part, le détenteur des brevets, Salah Ghamizi, élève ingénieur en « M1 Systèmes embarqués et robotique » aux Mines a déclaré : « Nous avons choisi de favoriser l’insertion des malentendants parce qu’à Nancy, nous disposons de linguistes et de spécialistes du langage. Et dans notre entourage, nous connaissons un étudiant qui est sourd-muet. » D’ailleurs, le prototype a été testé par l’étudiant malentendant et muet de l’université de Nancy. Outre Salah Ghamizi, le projet est porté par trois étudiants de l’ICN et deux étudiants en « Master Design global ».
L’invention a déjà reçu de nombreux prix d’innovation dont le Prix national des « entrepreneuriales », le prix « Startem » et celui de la Banque de France du concours « Creativ’Est ». Par ailleurs, le projeta été sélectionné parmi les 23 finalistes français pour participer à la « World Cup », organisée par Enactus en octobre 2014 à Pékin, le concours regroupe 38 pays et prime des projets à fort impact social