Autant d’informations sur la prévention des risques auditifs, le déficit auditif, les dangers du bruit et les protections anti-bruit existantesau moment où des millions d’Européens souffrent quotidiennement de l’augmentation incessante du bruit du trafic routier. T&E (la Fédération Européenne Transport et Environnement) et Inter-Environnement Wallonie ont appelé à plusieurs reprises les Etats-membres du Parlement Européen à renforcer les limites du bruit des véhicules afin d’assurer plus de santé auditive pour les citoyens européens. Dans ce cadre, Le Parlement européen a voté le mercredi 2 avril une nouvelle réduction du bruit des voitures.
L’accord du novembre 2013 était une déception
En novembre 2013, l’accord conclu entre le rapporteur du Parlement européen et les États-membres a reporté de quinze ans l’introduction de véhicules routiers plus silencieux soulevant ainsi mécontentement et dénonciation. La Fédération Européenne Transport et Environnement (T&E) s’est indignée de ce compromis qui prend la partie de l’industrie automobile plutôt que celle de la santé des citoyens européens. T&E a publié dans son communiqué de presse qu’ «il est scandaleux qu’en période d’austérité, les décideurs imposent un fardeau supplémentaire à la société et aux budgets gouvernementaux, tout en déchargeant allègrement l’industrie de ses responsabilités. L’accord conclu fait plus pour protéger les fabricants de véhicules que la santé des citoyens européens ».
Les associations européennes de la protection de l’environnement et de la santé ont appellé au rejet de cet accord lors de son vote par la Commission environnement et la plénière du Parlement Européen. Elles ont rappelé que les normes sonores des véhicules routiers n’ont pas été revues depuis 20ans. En effet, depuis 1996, les citoyens européens attendent la réduction des niveaux de bruit émis par les véhicules routiers !
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé a précisé qu’en Europe occidentale, le bruit lié au trafic pourrait coûter chaque année 1 million d’années de vie en bonne santé. 44% des citoyens européens sont, en effet, exposés à des niveaux de bruit des transports qui représentent un risque sérieux pour leur santé allant des maladies cardiovasculaires, à l’asthme en passant par la perturbation du sommeil jusqu’à la déficience auditive. Dès lors, la limitation du bruit routier est devenue un impératif de santé publique : « la moitié de la population urbaine de l’Union européenne subit le bruit de la circulation », des émissions sonores supérieures à 55 décibels, selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE).
Une réduction progressive des niveaux sonores des véhicules
Cette année, le Parlement européen a voté en séance plénière -le mercredi 2 avril- le texte définitif visant à réduire le bruit des véhicules neufs. Les objectifs sont ambitieux, mais le problème réside dans les délais accordés à l’application totale du texte. Les véhicules à moteur ne devront pas dépasser 68 décibels (dB) d’ici douze ans ! Néanmoins, « les valeurs limites de bruit seront abaissées de 4 dB (A) pour les voitures particulières, les fourgonnettes, les autobus et les autocars, et de 3 dB (A) pour les camions», affirme le communiqué de presse de la commission européenne. Une belle réalisation qui prend en considération plusieurs suggestions du rapport initial de la Commission.
La nouvelle législation prévoit une réduction progressive qui va avoir lieu en trois étapes : une première phase (2016), où ces limites sonores concerneront les nouveaux types de véhicules. La deuxième et la troisième phase, respectivement 2020 et 2024, incluront tous les nouveaux véhicules fabriqués, dans un délai de deux ans. Le texte prévoit également l’introduction d’ un étiquetage pour informer les consommateurs des niveaux sonores des nouvelles voitures ainsi que l’établissement d’un système qui rend audibles les véhicules hybrides et électriques afin d’alerter les piétons et les déficients visuels de leur présence.
Dans son communiqué de presse, la Commission européenne se félicite de ces mesures qui « réduiront d’environ 25 % la gêne occasionnée par le bruit des véhicules ». Le vice-président de la Commission et commissaire à l’industrie et à l’entrepreneuriat, M. Antonio Tajani, se réjouissait que: «Les émissions de bruit dues au trafic routier dont souffrent nos citoyens seront grandement réduites. » Avec la nouvelle législation, les règles de l’Union concernant les émissions de bruit des véhicules seront alignées sur les normes internationalement reconnues des Nations unies.