La publication des résultats du dernier rapport de l’UFC Que Choisir concernant le secteur de l’audioprothèse n’a pas manqué de créer la polémique. D’ailleurs, le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) a vite fait de partager son avis sur le sujet.
Le rapport de l’UFC – Que choisir remis sur le tapis
Dans son dernier rapport, l’association des consommateurs, UFC-Que choisir, dénonce les pratiques des audioprothésistes et leur lien peu scrupuleux avec les fabricants de solutions auditives. L’écho de ce rapport a vite fait de bousculer le secteur de l’audioprothèse, c’est pourquoi le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) a tenu à apporter quelques précisions sur le sujet.
Dans un récent communiqué de presse, l’Unsaf revient sur les propos énoncés par UFC-Que choisir et avance que l’analyse réalisée par l’association des consommateurs contient des informations erronées et n’est pas du tout objectif. Le Syndicat national des audioprothésistes a ainsi tenu à apporter des précisions sur la situation et dénonce le dossier monté par l’UFC-Que choisir comme un ensemble d’informations incomplètes et erronées qui a été préparé sans une concertation préalable avec les professionnels, les associations des patients et l’administration. Bref, l’Unsaf dénonce le rapport comme étant un dossier bâclé.
Le prix des solutions auditives est dans la moyenne
Dans son rapport, l’UFC-Que choisir énonce que les prix des appareils auditifs en France ont dépassé depuis longtemps la barre de la moyenne et avance que c’est ce qui contribuerait en grande partie à faire que les patients soient peu à en être équipés.
Le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) reprend le sujet et énonce à son tour que les prix des appareils auditifs en France sont dans la moyenne basse européenne. En effet, le coût moyen des appareils auditifs en Belgique est de 1646 € alors qu’en France, le prix des solutions auditives avoisine les 1500 €. De plus, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans son dernier rapport en 2013, soulignait que même les prix haut de gamme proposés par les distributeurs français restent dans la moyenne. En clair, les marges citées par l’UFC-Que choisir sont erronés.
Le nombre des audioprothésistes en France est suffisant
Parmi les sujets lancés par l’UFC-Que choisir, on citera également le nombre insuffisant des audioprothésistes en France. Encore une fois, le Syndicat national des audioprothésistes réfute cette affirmation et énonce que le nombre d’audioprothésistes en France est dans la moyenne. En effet, si l’Allemagne en a 4 850 pour 81 millions d’Allemands, pourquoi les 3 100 audioprothésistes en France ne suffiraient-ils pas aux 65 millions de Français ? Toujours selon l’UNSAF, il serait plus qu’inutile d’avoir plus de 7 150 audioprothésistes en France, à quoi serviraient-ils ?
Qu’est-il des remboursements ?
L’association des consommateurs a critiqué de long en large tous les aspects du secteur de l’audioprothèse, allant même jusqu’à énoncer que les remboursements de la Sécurité sociale et des mutuelles sont si faibles qu’ils laissent les patients avec de nombreux impayés. L’UNSAF rétorque qu’encore une fois, le remboursement des mutuelles (350 € en moyenne) et de celui de la Sécurité Sociale (120 €) est dans la moyenne si l’on sait qu’il reste 1000 €/oreille à la charge des patients.
L’UFC-Que choisir a également comparé le système de remboursement français à celui des Anglais. Ce qu’il faut savoir c’est que même si le remboursement est complet est Angleterre, il reste que le taux d’équipement dans les deux pays n’est pas si éloigné. Il est de 42,4 % en Angleterre, soit seulement 20 % de plus qu’en France (34,1 %). D’ailleurs, le travail des audioprothésistes français est salué par les patients puisque le taux de satisfaction est de 84 % en France contre seulement 70 % en Angleterre. En somme, le rapport de l’UF-Que Choisir contient quelques lacunes que le Syndicat national des audioprothésistes ait vite fait de rectifier et au su de ces nouvelles informations, l’on peut aisément dire que le secteur de l’audioprothèse en France se porte plutôt bien.